Taradeau Médiéval
Le territoire de Taradeau qui semble en place dès le XIe siècle ne fait l’objet que de quelques documents écrits datant du Moyen-Age
Les textes, trop rares, ainsi que les données archéologiques, nous éclairent tout de même un peu mieux sur l’histoire du castrum.
Pour la première fois le nom de Taradeau, sous la forme « Taradel », est attesté en 1020 dans le cartulaire de Saint Victor de Marseille, où « Ysmodo de Taradel» est cité.
On le trouve également, dans une charte de donation de Notre -Dame de Miramas à l’abbaye de Lérins du 19 mai 1131, par Bérenger III évêque de Fréjus, « Raimondus de Taradel» est l’un des signataires.
De même, dans 4 confirmations pontificales de Gélase II en 1119, d’Innocent III en 1143, de Eugène III en 1147 et de Grégoire IX en 1227, qui attribuent à l’abbaye de Saint André-de-Villeneuve-lès-Avignon, l’église prieurale de Santi-Martini, établie dans la plaine sur le domaine de Saint-Martin, ainsi que l’église paroissiale de Taradello située dans le castrum et placée sous le même vocable.
Dans l’état des droits et revenus de Charles Ier d’Anjou en Provence de 1249 et 1252, les droits de justice comtales sur le castro de Taradel, s’exercent, les recettes de l’albergue (Obligation d’héberger le comte lors de son passage) et de cavalcade (Fourniture d’un cavalier désarmé), sont de 5 livres. Ces revenus sont très faibles en comparaison d’autres castra de la baillie de Fréjus-Draguignan.
En 1316 Taradeau est affouagé pour 55 feux de queste, ce qui représente une moyenne de 200 personnes. On sait aussi que le lieu de Taradeau est inhabité lors de l’affouagement de 1400.
Ce n’est que dans la deuxième partie du XIIème siècle qu’apparait la notion de village, la structuration des terroirs en seigneuries témoigne du grand mouvement de reconstruction et de transformation sociale qui s’opère en Provence. Les habitats dispersés dans les plaines se regroupent en village autour du château.
Le castrum de Taradeau occupe le sommet de la colline au nord du village actuel. Il domine la plaine de l’Argens et commande les voies d’accès des Arcs à Lorgues, de Vidauban vers Draguignan, Riez et la Haute-Provence.
Dans un premier temps, seule la partie sommitale de la colline, formant une plateforme exiguë, barrée au sud par une falaise de grès, est fortifiée. C’est là que va s’élever la chapelle castrale et l’habitat seigneurial avec sa tour donjon, symbole de puissance politique et militaire.
Cette plateforme était ceinturée par un rempart, aujourd’hui complètement disparu, si ce n’est une petite portion coté falaise à hauteur de la chapelle. Il comportait au moins deux portes d’accès, l’une à l’Est où arrivait le chemin des Arcs qui suit à mi pente la colline. Une crapaudine, creusée dans un gros bloc de calcaire, a été trouvée sur le replat au Sud Est de la chapelle. Elle permettait de maintenir l’axe d’une porte.
La deuxième porte se trouvait à l’opposé sur le versant Nord Est de la plateforme et s’ouvrait sur le chemin caladé qui venait de la plaine.